Nemanja Radulovic et les Trilles du Diable


Atmosphère survoltée, digne d’un concert rock pour un violoniste classique: c’était vendredi soir à l’Européen pour Nemanja Radulovic et son groupe Les Trilles du Diable. A la FNAC, leur album arrive en seconde place des classiques après Cécilia Bartoli. Voilà qui atteste l’enthousiasme du public. Leur succès s’explique par un curieux mélange de décontraction et d’incandescence. C’est une sonate de Giuseppe Tartini, La Trille du diable qui leur a donné leur nom.
Mais ils sont tout aussi à l’aise avec Schubert et Tchaïkovski. Nemanja n’est certes pas le diable mais le sorcier du groupe avec son allure de rocker, ses longs cheveux bouclés et longs, tombant sur les épaules. Originaire de Serbie mais arrivé à Paris à l’âge de 14 ans, Nemanja a suivi le cursus du Conservatoire de La Villette avant d’être découvert, un soir par le public de la salle Pleyel, alors qu’il remplaçait la star russe de l’archet, Maxim Vengerov dans le concerto de Beethoven. Depuis la sincérité de ses interprétations fulgurantes et imaginatives enflamme ses auditeurs.
En dehors des concerts en tant que soliste, Nemanja poursuit une carrière de musique de chambre avec ses cinq complices – quatre garçons et une fille- issus d’une autre formation, le quatuor Illico, auquel s’est associé le contrebassiste Stanislas Kuchinski. Leur originalité est pour ainsi dire de décaper la musique avec enthousiasme et cœur. Compte tenu de l’affluence au concert de vendredi soir, deux autres dates sont rajoutées à Paris, mais après une tournée, en janvier.




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