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vendredi 30 août 2019

Le billet de Mado Venet: Pierre et Théo Fouchenneret, Victor Julien Laferrière, Cloître du Prieuré, le Bourget-du-Lac vendredi 16 août






"A t'on jamais entendu un concert aussi raffiné que celui du 20ème anniversaire des Classiques du Prieuré au Bourget du Lac ?

Trois jeunes musiciens, Théo Fouchenneret au piano, Pierre Fouchenneret au violon, et Victor Julien Laferrière au violoncelle, tous trois titulaires de prix prestigieux ont enthousiasmé un public très nombreux pour cette occasion.

Beethoven, Schumann et Brahms au programme. Interprétation remarquable. Un sensibilité infinie et le bonheur qui émane de cette formation en trio sont allés droit au cœur des auditeurs qui furent vite transportés dans un autre monde.


Merci pour cette soirée inoubliable...


Mado Venet

critique musicale des Classiques

mercredi 26 septembre 2018

Le billet de Mado Venet: , concert Les CLASSIQUES du PRIEURE Dimitri et Julien Bouclier





Encore un très beau programme pour le dernier concert de la saison 2018 des Classiques du Prieuré avec les incomparables frères Bouclier déjà bien connus du public chambérien.
Introduction avec un Prélude de César Franck, suivi d’un extrait d’Orphée et Euridice de Glück.
C’est le compositeur russe Sémionov qui nous dévoile la vie vers l’au-delà : Kalina Krasnaja, pièce vraiment très émouvante ; L’accordéon de Dimitri Bouclier et le violon de Julien Bouclier font merveille dans cette interprétation.
Voilà ensuite un compositeur ukrainien , spécialiste de l’ accordéon de concert, Vladislav Zolotarev avec son Rondo Capriccioso. Rien de léger comme pourrait laisser paraître le titre de cette œuvre très riche. On y reconnaît des allusions à la musique religieuse pour les morts: un Diès Irae saccadé, étonnant tant il traduit l’angoisse profonde.
Élève de Nadia Boulanger, l’Argentin Astor Piazzola, comme on l’a beaucoup dit, a renouvelé l’art du tango. C’est sur les rives de la Méditerranée qu’il est allé chercher l’inspiration dans ses racines italiennes pour ce « Méditango » . Solo d’accordéon que Dimitri Bouclier a bien su faire revivre.
Le compositeur russe V Vlasov a lu attentivement Soljenitsine. Il écrit « Goulag » partition pour accordéon en cinq mouvements qui retracent les journées des prisonniers. La pièce commence par des rafales de vent, allant crescendo, ce qui donne tout de suite l’ambiance. Quel instrument autre que l’ accordéon peut réaliser ces déplacements d’air sonores sans aucune ligne mélodique ? C’est tout à fait prenant et donne envie de s’abriter. L’enchaînement se fait avec le bruit rythmé du train qui achemine les hommes au travail. Difficile de raconter la suite avec ses cris à la mort. C’est une œuvre magistrale, imposante et bouleversante. L’interprétation de Dimitri Bouclier pénètre cette apocalypse qui détruit tout. Il nous en dit beaucoup plus que tous les reportages déjà vus ; la révolte aboutira-t’elle ?
Nos artistes ont bien compris qu’après cela le public a besoin de respirer un air plus serein.
Et c’est Tchaïkovsky qui nous l’offre ; Il s’était retiré sur les bords du Lac Léman pour écrire dans la paix son concerto pour violon et c’est le 2ème mouvement appelé « Canzonnetta » que Julien Bouclier nous donne ce soir avec beaucoup de sensibilité et de maîtrise pour s’imposer à l’auditoire après l’écoute du Goulag !
Nous entendons Galliano avec un hommage à Nougaro, ‘l’Hiver (le cher hiver) de Chalaïev.
La soirée se termine avec les réminiscences de Brel dans l’enthousiasme général.


Mado Venet


Le billet de Mado Venet: , concert Les CLASSIQUES du PRIEURE Bruno Philippe et ses invités le 24 août 2018



Encore de belles découvertes d ‘Un Soir à l’Opéra pour nourrir ce deuxième concert de l’été.
Il s’agit de trois jeunes artistes : Bruno Philippe au violoncelle, Clara Mesplé au violon et Nicolas Garrigues à l’alto. Ils ont déjà une vraie renommée dans le monde de la musique car chargés de vrais diplômes et récompenses.
Malgré l’incertitude du temps il y avait beaucoup de monde dans le cloître. Des bancs et autres sièges de fortune on dû être rajoutés dans les moindres recoins.
D’abord Bruno Philippe fait une entrée remarquable avec Bach : la Suite n° 1 en sol majeur pour violoncelle solo, vous savez, celle de Rostropovitch ! Elle fut interprétée avec beaucoup de sentiment et conquit immédiatement les auditeurs, adultes et même quelques jeunes enfants médusés.
Nous découvrons ensuite un duo en sol majeur de Mozart, violon et alto, dont on raconte qu’il fut composé en une nuit pour « dépanner » un ami compositeur qui devait se produire en urgence dans les salons de l’archevêque. Toujours est-il que c’est une pièce charmante, envoûtante parfois, sautillante et gaie dans l’allegro. Soulignons aussi le beau phrasé des artistes dans l’adagio très émouvant. Clara Mesplé et Nicolas Garrigues n’ont eu qu’une seule journée pour travailler ensemble cette pièce et...nous n’oserons pas le dire « pour accorder leurs violons »…
Après l’entracte, nouveau solo au violoncelle de Bruno Philippe avec la suite n° 3 de Bach.
Une exécution brillantissime du Trio en ut mineur op 9 n° 3 de Beethoven termine ce concert. C’est tout à fait « con spirito » et « con espressione » mais, comme on pouvait l’attendre assez vigoureux. Beaucoup de travail dans cette œuvre impressionnante de force et de sentiment.
Citons en bis cette Sérénade de Dohnanyi, compositeur hongrois du début du XXème siècle.
Longue carrière à ces trois musiciens.


Mado Venet

mardi 4 septembre 2018

Le billet de Mado Venet: L’Ensemble Confluence aux Classiques du Prieuré, concert du 17 août 2018



Ce soir 17 août, nous recevons l’Ensemble Confluence, formé en 2013 par de jeunes musiciens du Conservatoire de Lyon.
L’ Ensemble s’est déjà produit en Europe et maintenant il va nous emmener de Mozart à Dvorak.
D’abord le quatuor pour flûte et cordes K 285 en ré majeur de Mozart nous fait découvrir la flûte divine de Anne STAVELOVA dans l’Allegro du début. Des souvenirs de berceuse surgissent ensuite dans le très bel Adagio qui précède le Rondo célèbre et si dansant.
Puis viendront les Six Epigraphes Antiques de Debussy écrits en1914. On aime à cette époque les évocations de l’Antiquité à cause de leur éloignement dans le temps et leur caractère de mystère (cf. les Chansons de Bilitis de Pierre Louÿs, l’ami de Debussy).
La soirée se termine en beauté avec le quatuor n° 12 en fa majeur dit « Américain » de Dvorak. En effet nous voilà approchant « non troppo » du far west américain entre quelques galopades de chevaux puis le solo de flûte puis de violon du thème principal au 2ème mouvement. La suite et fin toujours Vivace sont enthousiasments.
Merci à nos quatre musiciens dont la fraîcheur et l’élégance d’expression ont bien servi ce programme.

Mado Venet

lundi 18 juin 2018

Le billet de Mado Venet: Le Trio Métral, concert du 5 décembre 2017 à la Cité des Arts





Le 5 décembre 2017 à la Cité des Arts « Un Soir à l’Opéra » présente le Trio Métral. Ces jeunes musiciens d’origine savoyarde sont issus du CNSMD de Paris et sont titulaires de nombreux prix internationaux. Ils sont frères et sœur : Joseph au violon, Justine au violoncelle et Victor au piano ; Inutile de chercher à les différencier tant il est manifeste qu’ils forment musicalement une unité qui a enthousiasmé l’assistance.

Les encouragements venaient autant d’un public de fidèles de la musique de chambre que de
jeunes étudiants du conservatoire de Chambéry. Nos trois artistes se sont d’ailleurs retrouvés en pays connu ayant fréquenté ces lieux il n’y a pas si longtemps.
Le piano nous a montré une très riche palette de nuances… à moins que ce soit plus exactement l’œuvre du pianiste lui-même !
Le programme fut choisi avec soin :
Le Trio n° 1 op. 49 de Mendelssohn : très brillant 1er mouvement agitato puis la douceur romantique de l’andante, le sautillant scherzo et un finale fulgurant plein de délicatesse et de jeunesse.
Dans le 2ème Trio op. 100 de Schubert, nous avons écouté religieusement le 2ème mouvement, andante, où alternent la sérénité et les tourments.
Le 2ème Trio de Mendelssohn fut éblouissant : l’allegro fut vraiment « con fuoco ». Le 2ème mouvement nous raconte une très belle et merveilleuse histoire, apaisante, dont toutes les clés et tous les détails nous sont donnés grâce au génie des interprètes. Le scherzo nous emmène vers la passion cependant doublée de légèreté et même de désinvolture avant d’entrer dans un autre conte lui aussi intéressant. Celui du Finale avec des phrasés délicats et toujours une énergie flamboyante.
La carrière du Trio Métral a déjà largement commencé. Souhaitons-lui longue vie et beaucoup de bonheur dans la musique…


Mado Venet,

mercredi 30 août 2017

Le billet de Mado Venet: Récital Thibaut Garcia, Cloître du Prieuré 18 août 2017


Ce vendredi 18 août 2017, c’est dans l’ Eglise St Laurent du Bourget-du-Lac que le jeune guitariste Thibaut GARCIA a donné un merveilleux récital, entouré par les six blocs de statues polychromes, haut-relief, du choeur, ouvrage connu dans toute l’Europe.
Il a, en quelque sorte, animé ces personnages de pierre dès le début avec cette Suite en la mineur, appelée l’Infidèle, de Sylvain Léopold Weiss, contemporain de Bach.
On peut tout faire avec la guitare classique, si on a du talent, y compris créer l’atmosphère d’une pièce au clavecin.
Thibaut Garcia a eu la délicate attention de modifier son programme en incluant deux chansons catalanes, très belles pièces, pour rendre hommage au victimes de l’attentat terroriste de ce jour à Barcelone.
Puis, vint le premier prélude des « Chants d’Espagne »Asturias d’Isaac Albeniz. L’interprète a su donner à cette pièce écrite pour le piano une autre dimension avec des fantaisies d’exécution que le piano ne sait pas produire.
Après l’entracte, une grande place fut donnée à une œuvre très forte « The heaven’ hundred » de la compositrice contemporaine biélo-russe Olga Amelkina-Vera. Datant de 2013-2014 ce morceau est dédié aux victimes de la guerre en Ukraine. On y sent beaucoup de tristesse, de désolation, de révolte jusqu’à l’apaisement tant désiré. Techniquement l’ exécution a montré un investissement considérable du musicien qui a subjugué l’ auditoire.
Le programme ne pouvait guère se terminer sans l’Argentin Astor Piazzolla (1921-1992) avec ses « Quatre Saisons ». D’abord un automne mélancolique, un hiver mélodieux et émouvant, un printemps sautillant, gai, plein de jeunesse et de fraîcheur et le brillant tango de l’été.
Une gentillesse en bis : le tendre et poétique « hymne à l’amour » d’Edith Piaf
Longue carrière à Thibaut Garcia !


Mado Venet

mardi 22 août 2017

Le billet de Mado Venet: Le Trio Michel aux Classiques du Prieuré le vendredi 11 août





Nous découvrons avec bonheur le Trio Michel formé de trois sœurs, Gaëlle-Anne au violon,
Laure-Hélène au violoncelle et Aude-Liesse au piano. Leur connivence est bien visible à travers le programme qu’elles ont choisi de donner ce vendredi 11 août au Prieuré du Bourget-du-Lac.
Le Trio n° 4 de Hummel (n’oublions pas son édifiant prénom de Nepomuk) est plein de grâce et de fraîcheur. Ce soir il apportera en plus beaucoup de sérénité.
Le Trio en mi bémol majeur de Schubert (contemporain de Hummel) révèle toujours une mélancolie rêveuse non dépourvue d’énergie, celle que lui donne nos interprètes.

Un grand bon dans le temps est fait avec Tchaïkovski et sa musique hypersensible et brillante. Nous écoutons les passionnantes variations de l’opus 50.
Elles sont d’une richesse inouïe et bien mises en valeur par le talent de chaque musicienne. Mention spéciale pour la dernière variation et son caractère dramatique si émouvant.


Mado Venet




dimanche 11 septembre 2016

Le billet de Mado Venet: Le Septet Bouclier aux Classiques le vendredi 19 août 2016





Les Classiques du Prieuré, ce vendredi 19 août 2016 ont encore « frappé fort » si l’on peut dire avec un concert exceptionnel, celui du BOUCLIER SEPTET,
Les deux frères Bouclier, originaires de Haute Savoie, Julien au violon et Dimitri à l’accordéon, nous avaient déjà enchanté l’an dernier.
Ils reviennent cette année dans une formation de sept jeunes musiciens qui ont adhéré totalement à leur style de musique contemporaine XXème et XXIème siècle. Cela donne un mélange détonant dans une structure classique. Les arrangements remarquables sont tous écrits par Julien Bouclier et mettent en valeur tantôt le violon, tantôt l ‘accordéon. Ces artistes sont lauréats de nombreux prix internationaux. Leur investissement personnel et leur enthousiasme sont très communicatifs et le public a adhéré à cent pour cent.
Le programme souvent d’une grande difficulté technique a été bien choisi.
Une admirable ouverture avec les Quatre Saisons d’Astor Piazzolla dont l’arrangement est une création pour les Classiques du Prieuré : très intéressant duo violon/piano avec mention spéciale pour la pianiste qui fait partie du Trio des Sœurs Michel présentes ce soir dans ce nouveau Septet et accompagnées de l’alto Clément Sozanoski et de la contrebasse Yannick Trotoux.
Vient ensuite le New York tango de Richard Galliano puis en 2ème partie Méditango et Michelangelo 70 de Piazzolla. Nous avons découvert le compositeur français Franz Angelis avec une composition de 2003 « Impasse » en 4 mouvements, publiée à la suite de la mort tragique d’un jeune neveu. C’est en effet une pièce très puissante pleine de souffrance et d’appel au secours. La soirée se termine avec l’Ukrainien Vladislav Zolotarev « Rondo Capriccioso ». Cette œuvre dramatique parut quelques jours avant sa mort à 33 ans.
Insistons pour finir sur la qualité technique impressionnante du Bouclier Septet d’une part et sur sa constante générosité dans l’expression.

Mado Venet


mercredi 30 mars 2016

Le billet de Mado Venet: Suzana Bartal à la Cité des Arts le 04 mars 2016


Un Soir à l’Opéra présente à la Cité des Arts, ce vendredi 4 mars 2016, la pianiste Suzana Bartal.

Son jeu a été décrit par la critique comme « perlé dans le toucher et d’une précision absolue ».
C’est exactement ce que le public a perçu avec les Scènes d’Enfants de Schumann dès le début du récital. Toutes les indications du compositeur sont scrupuleusement respectées et les reprises en écho se font sur un tapis de velours. C’est absolument délicieux.

La sonate n° 8 opus 13 de Beethoven dite « Pathétique » nous enchante également. Elle est interprétée avec beaucoup de finesse et de légèreté sans que les aspects dramatiques de l’œuvre en soient affaiblis. Un très beau moment à vivre !

Une exposition d’aquarelles inspira Modeste Moussorgski pour décrire des épisodes de la vie quotidienne. L’orchestration que Ravel en a réalisée si magnifiquement ne fait pas oublier l’ingénieuse écriture pour le piano que le compositeur a déployée ici avec ses  rebondissements toujours renouvelés. La clarté du jeu de Suzana Bartal en a bien mis en lumière toutes les facettes. Les « Tableaux d’une Exposition » restent une œuvre qui renouvelle le genre pianistique de l’époque. Les concertistes peuvent y donner beaucoup d’eux-mêmes, comme ce fut le cas avec Suzana Bartal.

 Mado Venet 






L'album Suzana Bartal plays Schumann
est disponible ICI





dimanche 24 janvier 2016

Le billet de Mado Venet: Violaine Manfrin et Antonel Boldan (concert du 17/01/2016)







Encore une chaleureuse après-midi au théâtre du Casino Grand Cercle d’Aix-les-Bains le 17 janvier 2016. Une salle pleine pour apprécier ce récital dans le cadre des « Grandes Voix de Demain » grâce à « Un Soir à l’Opéra ». Violaine Manfrin, mezzo, Antonel Boldan, Ténor et Nina Uhari en étaient les acteurs.

Nous avons entendu d’abord 2 pièces de Tchaïkovski (Eugène Oneguine) suivies d’un extrait du Roi d’Ys d’Edouard Lalo ; c’est un air déliceux que celui de Mylio, le fiancé devant la porte de sa bien-aimée. Dans le même esprit voici Jules Massenet avec Werther ; la quintessence du romantisme un rien démodé de nos jours ! Et pourtant la scène des lettres entre le héros et Charlotte reste bouleversante. La musique et l’expression des chanteurs transcendent le texte. Puis, nous arrivons à Lima, sur la place publique, une mise en scène s’impose. Violaine Manfrin et Antonel Boldan s’y entendent à merveille : Elle, « elle est un peu grise » et lui «  il grandira parce qu’il est espagnol ».
Après l’entracte, une splendide interprétation d’Antonel Boldan de « Granada » d’Augustin Lara et deux pièces très émouvantes de Ruperto Chapi (1851-1909) chantées par Violaine Manfrin. Ce compositeur aurait échappé au dédain que portaient les purs hispanisants aux zarzuelas de la fin du XIXème siècle !
Comment chlorre cette matinée enchanteresse sans georges Bizet ? Plusieurs extraits des actes II et IV de Carmen nous furent proposés de façon très convaincante.

La carrière de ces deux artistes est déjà bien engagée et nous leur souhaitons tout le succès qu’ils méritent .

                                                                             
Mado Venet 


Dauphiné libéré du 20/01/2016






dimanche 13 septembre 2015

Le billet de Mado Venet: Dimitri et Julien Bouclier aux Classiques du Prieuré (concert du 28 août 2015)



Le 28 août dernier prenait fin la série de s concerts des « Classiques du Prieuré » au Bourget-du-Lac présentée par l’ Association « Un Soir à l’Opéra ».
Un récital hors du commun que celui du duo des frèresBOUCLIER, Julien au violon et Dimitri à l’accordéon. Deux jeunes artistes déjà de classe internationale et titulaires de nombreux prix.
Hormis les pièces de Piazzola, tous les arrangements des œuvres quelquefois très connues ont été faits par leurs soins et montrent une grande imagination non dépourvue d’humour.
Le programme débute par une élégante pièce du XVIIème siècle signée Tomaso Vitali. Cette chaconne est une danse à trois temps, apparue en Espagne à la Renaissance. Elle est suivie par l’Eté de Vivaldi (1725) jouée avec maestria.
Un saut dans le temps et nous écoutons Astor Piazzola dont on peut rappeler qu’il fut l’élève de Nadia Boulanger. D’abord son Ave Maria dans une sublime interprétation et Violentango. Beaucoup de Hauts-Savoyards dans le passé ont émigré vers l’Argentine. Nos deux artistes ont dû recevoir des échos tant ils sont imprégnés des rythmes de là-bas exécutés avec une grande précision et beaucoup d’esprit.
Suivra un Rondo Capriccioso de l’Ukrainien Vladislav Zolotarev où l’angoisse est sous-jacente.
Accordéon solo avec deux pièces de la Renaissance qui mettent tellement bien en valeur les innombrables possibilités et richesses de l’instrument. Dimitri Bouclier maitrise toutes les variations de façon magistrale et le public est médusé.
Victor Vlaslov a écrit beaucoup de musique de films. Il vit en Ukraine et s’est inspiré de Soljenistyne pour publier ce « Goulag » en quatre mouvements qui évoque de façon très prégnante l’entrée au camp des prisonniers, la tentative d’évasion, les combats, dans une lecture bouleversante.
Le programme est bien conçu puisque dans la foulée nous entendons une délicate complainte qui porte le nom de « Révélation » de Serguei Voïtenko. Le Libertango de Piazzola et l’Hiver de Chaliev terminent cette magnifique soirée. N’oublions pas le bis de Richard Galiano.
Nous avons découvert ce soir le digne successeur de Piazzola. Avec son frère Julien, ils vont continuer une éblouissante carrière à n’en pas douter ! C’est François Bonnal qui disait un jour, qu’à son sens, les accordéonistes classiques étaient les meilleurs musiciens du monde !





                                                                           Mado Venet


le billet de Mado Venet: Le Trio « K » aux Classiques du Prieuré (concert du samedi 22 août 2015)

Le samedi 22 août 2015, dans le cadre des Classiques du Prieuré, Un Soir à l’Opéra présentait le Trio « K », trio d’anches, avec Mathilde Lebert au hautbois, Bruno Bonansea à la clarinette et Jean-Paul Maradan au basson.

C’est dans les années 1920 qu’on a commencé à entendre des morceaux écrits pour cette formation. Des compositeurs français ont excellé dans cette recherche depuis cette époque jusqu’à nos jours.

Au programme, citons d’abord Jean Francaix (décédé en 1997) avec un Divertissement en quatre mouvements et sa très émouvante élégie du 3ème mouvement puis, une suite d’Alexandre Tansmann, français d’origine polonaise qui fit ses études à Paris. Il dû fuir aux Etats-Unis pendant la seconde guerre mondiale. De cette œuvre émane une réelle influence américaine, élégante et chaleureuse.
Vint après l’entracte, « Cinq pièces en trio » de Jacques Ibert, très plaisantes quand bien même leur auteur fut accusé de manquer de parti prix esthétique. Rappelons qu’il fut cependant Prix de Rome, Directeur de la Villa Médicis puis de l’Opéra de Paris !
L’étude pour hautbois solo de G. Silvestrini, compositeur français, fut inspirée par un tableau de Pissaro « Potager et arbres en fleurs ». La virtuosité que requiert son exécution est éblouissante techniquement. N’y cherchons pas de sentiments, même printaniers. C’est une explosion de couleurs.
On écouta ensuite le très énergique duo Clarinette et Basson de Francis Poulenc et sa surprenante romance du 2ème mouvement.


Le concert se termina sur la musique pleine d’humour et d’esprit de Georges Auric qu’interpréta le Trio K dont chacun a pu apprécier le talent et la générosité, heureux de découvrir un tel répertoire.

 




                                                                                       Mado Venet

Le billet de Mado Venet:Les classiques du Prieuré, Bruno Bonansea et le Quatuor Arod,(concert du vendredi 14 août 2015)





Il y a des jours où le public s’arrête de respirer et se trouve carrément en apnée à la fin de chaque phrase. C’était perceptible ce vendredi soir 14 août dans l’église Saint Laurent du Bourget-du-lac.
La raison ? la prestation du Quatuor Arod, avec Jordan Victoria et Alexandre Vu 1er et 2ème violon, Corentin Apparailly à l’alto et Samy Rachid au violoncelle.
Le clarinettiste solo Bruno  Bonansea nous a présenté son exceptionnelle formation.

Arod, c’est le nom du cheval merveilleux d’un roman de Tolkien…so british !



Le programme prévu a été un peu modifié : il était important et satisfaisant d’ailleurs pour
Bruno Bonansea de jouer à la suite les deux quintettes avec clarinette, celui de Mozart K 581 et celui de Brahms en si mineur tant ils sont proches.., à un siècle d’ intervalle, dans leur esprit et dans leur construction. Cependant, celui de Brahms dégage une intensité dramatique évidente. Pour la clarinette, ces deux pièces sont les plus belles œuvres du répertoire classique pour quintette.

Quant au quatuor à cordes, il nous interpréta (on peut dire comme personne avant eux) le très apprécié Divertimento en ré majeur de Mozart. Quelle clarté et quel bonheur pour le public de les voir se donner la parole de l’un à l’autre avec tant de finesse et d’imagination. Ces jeunes artistes paraissent au sommet de leur talent et savent faire passer tout leur enthousiasme.


Mado Venet 

mercredi 3 septembre 2014

Le billet de Mado Venet: Lorenzo Soulès aux Classiques du Prieuré (concert du 29 août 2014)


Voici le dernier concert de l’été aux « Classiques du Prieuré », le 29 août, à l’Espace la Traverse, à l’abri des intempéries menaçantes. L’endroit est confortable pour le piano et pour le pianiste. Lorenzo Soulès est un artiste de 22 ans qui vient de rafler tous les prix du prestigieux Concours de Genève. Ce jeune homme a un toucher extraordinaire au service d’une grande sensibilité.
Les premiers accords du « Merle bleu », extrait du »Catalogue d’oiseaux » d’Olivier Messiaen, ont surpris, voire désarçonné une partie de l’auditoire. Lorenzo Soulès aime ce compositeur et livre toute son énergie à nous le faire découvrir en « live ». Nous avons apprécié l’atmosphère calme et lugubre de la campagne. Il s’en échappe des trémolos de quelques oiseaux de nuit. C’est la « Chouette hulotte », puis « l’Alouette Lulu » qui s’expriment de façon très évocatrice… Merci à Monsieur Louis Mathieu de nous avoir lu les textes de Messiaen qui apportent un éclairage complémentaire à cette musique qui, si elle n’a pas été toujours comprise, a été ce soir bien ressentie.
Loin du « Catalogue d’Oiseaux », nous restons dans les « Scènes de la forêt » de Robert Schumann. Ce fut un cadeau sous les doigts de Lorenzo Soulès. Citons le très émouvant Oiseau-Prophète.
La soirée se termine avec Isaac Albeniz et ce chef-d’œuvre qu’est « Ibéria » (livre I), suite pour piano très brillante qui date des années 1905-1909.
Le « bis » fut une acrobatique étude de Belà Bartok qui allait bien à la puissance de notre interprète de ce soir.
Merci pour cette belle fin de saison et bon vent à Lorenzo Soulès !


                                                                                      Mado Venet

Le billet de Mado Venet: Le Trio à cordes au Cloître du Prieuré (récital du 23 août)


Dans le cadre des « Classiques du Prieuré » au Bourget-du-Lac, nous découvrons ce soir, un nouveau Trio à Cordes, composé de Louise SALMONA, violon, de Léa HENNINO, alto et de François ROBIN, violoncelle. Ils sont issus des C.N.S.M. de Lyon et de Paris.

Leur parfaite maîtrise de leur instrument leur a permis de mettre sur pied en huit jours seulement et en accord avec Paul RIVOIRE, Président de l’Association « Un Soir à l’Opéra » un programme exceptionnel alliant le classique à la musique du XXème siècle.

D’abord le trio de SCHUBERT, op. 99 D 471 tout en nuance et ravissement. Puis celui de BEETHOVEN en do mineur, vraiment « con spirito » avec un éblouissant Allegro et un Finale qui dégage une grande énergie.
Après l’ entr’acte, fut jouée la très belle sonate de RAVEL pour violon et violoncelle qui fut si mal comprise à sa création dans les années 1920. C’est une écriture très riche où l’on trouve quelquefois des évocations de mélodies populaires. Le 2ème mouvement est très vif avec ses pizzicati conduisant vers un mouvement lent bouleversant. La fin est vive et avec entrain comme indiqué sur la partition.
Grâce au talent de nos trois artistes, le public a fait connaissance avec Jean CRAS. Cet officier de marine est né à Brest, dans une famille de musiciens. Il est le contemporain de RAVEL et l’ami très cher de Henri DUPARC. Il fut surnommé le Pierre LOTI de la musique (peut-être aussi à cause de son inspiration exotique parfois. Rappelons qu’il est l’auteur de l’Opéra Polyphème). Le trio donné ce soir date des années 1920. C’est une pièce fascinante qui fut magnifiée par ces jeunes interprètes . On peut souligner au passage le très beau solo de l’alto en dialogue avec les pizz du violon et du violoncelle.

C’était magistral et on se prend à rêver de les retrouver l’an prochain dans cette formation.
Très belle soirée…
  

                                                                Mado Venet



mardi 26 août 2014

Le billet de Mado Venet: Le Quatuor Erell au Prieuré du Bourget du Lac (samedi 16 août 2014)


D’emblée nous sommes séduits par cette étonnante famille… à la ville comme à la scène !
Le Quatuor Erell, musiciens professionnels de l’Opéra de Paris, fonctionne avec un hautbois (ou cor anglais) et un trio à cordes.(rappelons que le cor anglais n’a rien de spécialement britannique mais désigne l’angle que fait l’embouchure avec le reste de l’instrument).
Ces musiciens travaillent ensemble depuis 9 ans et nous ont emmenés en voyage dans le temps, du XVIIIème siècle à nos jours et dans l’espace : Prague, Hongrie, Bulgarie, Roumanie et Russie.
Avec Druschetzky, né à Prague en 1745, compositeur à la cour de Budapest, nous découvrons un hautbois pétillant et virtuose. Nous écoutons ensuite une valse (op. 54 n° 1) de Dvorak très plaisante et même enchanteresse composée à la fin du XIXème siècle
Le public aime entendre la présentation des œuvres quand elle est faite par les musiciens eux-mêmes comme ce fut le cas pour Komitas (1863-1935). Voila un personnage extraordinaire : Arménien, prête, compositeur et ethnomusicologue .
 Il s’appuie en le magnifiant, sur le folklore local avec maestria et bonheur.
Les « Quatorze pièces en quatuor » tantôt gaies, tantôt tristes et langoureuses, d’une écriture riche et ornementée nous transportent dans un autre monde. Il en est de même pour les « Trois danses bulgares », la 2ème étant une merveilleuse complainte où le Quatuor Erell donne toute la mesure de sa sensibilité.
Après l’entracte, nous aurons les « Quatre visions fugitives » de Prokofiev et connaîtrons le jeune Gideon Klein qui mourut en déportation à 25 ans, avec l’allegro de son trio à cordes. D’un autre ethnomusicologue plus connu, Zoltan Kodaly, viendront les « Epigrams pour cor anglais et trio à cordes » pièces sereines et lumineuses.
La soirée se termina par les très, très belles danses hongroises de Bela Bartok.
Le choix de ce programme nous a rapprochés des racines profondes de l’Europe de l’Est et ce fut une bonne idée !
                                                                               Mado Venet

http://www.quatuorerell.com/

jeudi 18 avril 2013

Le billet de Mado Venet: Le Trio Karénine à l’Espace Malraux







Et dire qu’il y a des amoureux de la musique qui ont manqué ce concert ! … Ce fut la musique des anges descendus à Malraux, dans la délicatesse, la légèreté et les accents de la jeunesse …
Toutes ses choses ont fait merveille dans ce Trio en mi bémol majeur de Schubert, très connu pour ses thèmes enchanteurs, faciles d’accès. L’émotion est permanente au fil de ses quatre mouvements.

Le Trio Karénine fut fondé en 2009 et soutenu par les plus grands interprètes contemporains. Citons la violoniste Anna Göckel, Louis Rodde au violoncelle et Paloma Kouider au piano. Ils ne font qu’un sur la scène, toujours en communion parfaite, dans un même souffle où tout est lumineux.

Les premières phrases, au piano seul, du trio de Ravel en la mineur qui suivit retiennent fortement l’attention. Le public prend pied immédiatement dans un autre univers. La diversité et les recherches dans l’écriture sont passionnantes. L’atmosphère est souvent tourmentée et émouvants les longs vibrato violon violoncelle si parfaitement exécutés. La aussi, pourtant, nous allons vers le bonheur…

Il y a longtemps, peut –être, que nous n’avions pas entendu une interprétation si nuancée, si poétique pour l’une et l’autre de ces deux œuvres.


                                                                          Mado Venet

dimanche 31 mars 2013

Le billet de Mado Venet: Le Pianiste Balàzs Fülei à la Cité des Arts




Balàzs Fülei nous aurait-il décroché la lune ? Ce pianiste hongrois s’est produit vendredi 22 mars à l’auditorium de la Cité des Arts.
Même si le piano de concert Fazioli était un peu dur à certaines oreilles, notre jeune interprète a réussi à maîtriser l’instrument.
Le public a entendu une Sonate au Clair de Lune de Beethoven différente de certaines autres interprétations plus romantiques. Ce fut plutôt une méditation sur le rythme du temps qui court et qu’il ne faut pas laisser fuir … Rêver sous le clair de lune ne serait plus de mise aujourd’hui.
Debussy et la Suite Bergamasque inspirée de Verlaine nous ramène vers une vision dansante de l’existence avec sa minute d’émotion si bien décrite dans le troisième mouvement.
Création à Chambéry pour ce concert-là, d’une pièce d’Andros Gàbor Viragh écrite pour son ami pianiste Balàzs Fülei, travail commencé fin 2012. L’inspiration se développe dans plusieurs directions mais le public semble avoir apprécié ce mécanisme bien structuré même s’il surprend au premier abord.
Après l’entracte, nous entendîmes la brillantissime Sonate en fa mineur op. 5 de J. Brahms. Balàzs Fülei fut superbe dans les déclamations expressivo ; sa grande précision donne beaucoup d’éclat aux mouvements rapides et beaucoup de sensibilité dans les andante.
« La nuit pouvait tomber, la lune briller » et les cœurs s’élever vers la splendeur du soleil à venir …


                                                             A Chambéry, le 23 mars 2013
                                                                                Mado Venet

dimanche 25 novembre 2012

Le billet de Mado Venet: Récital Jennifer Michel, Hélène Delalande du 17/11/2012






Pour qui aurait observé les gens sortant de la salle de concert du Casino Grand Cercle d’Aix-les-Bains le soir du 17 novembre 2012, le témoignage était clair : ce fut une soirée réussie, on dira même énergisante ! Les visages exprimaient tout le bonheur reçu de trois artistes. La soprano Jennifer Michel, la mezzo Hélène Delalande et la pianiste Nina Uhari ont « habité » le théâtre au sens propre comme au sens figuré. Une mise en scène bien étudiée mettait en valeur les voix et le texte.
Citons entre autres le beau timbre de la mezzo si émouvant dans l’air de Hona et les prouesses vocales de la soprano dans Linda di Chamouni, sans oublier les intéressants intermèdes de la pianiste Nina Uhari déjà connue et appréciée en Savoie.
La dernière prestation fut celle de nos deux très belles chanteuses dans leur « nuit d’amour » des Contes d’Hoffmann.
Merci aux organisateurs pour cette belle soirée !

                                                                                      Mado Venet

A lire également l'article du Dauphiné libéré consacré aux deux chanteuses. ICI