Le billet de Mado Venet: Le Quatuor Erell au Prieuré du Bourget du Lac (samedi 16 août 2014)
D’emblée nous sommes séduits par cette étonnante famille…
à la ville comme à la scène !
Le Quatuor Erell, musiciens professionnels de l’Opéra de
Paris, fonctionne avec un hautbois (ou cor anglais) et un trio à
cordes.(rappelons que le cor anglais n’a rien de spécialement britannique mais
désigne l’angle que fait l’embouchure avec le reste de l’instrument).
Ces musiciens travaillent ensemble depuis 9 ans et nous
ont emmenés en voyage dans le temps, du XVIIIème siècle à nos jours et dans
l’espace : Prague, Hongrie, Bulgarie, Roumanie et Russie.
Avec Druschetzky, né à Prague en 1745, compositeur à la
cour de Budapest, nous découvrons un hautbois pétillant et virtuose. Nous
écoutons ensuite une valse (op. 54 n° 1) de Dvorak très plaisante et même
enchanteresse composée à la fin du XIXème siècle
Le public aime entendre la présentation des œuvres quand
elle est faite par les musiciens eux-mêmes comme ce fut le cas pour Komitas
(1863-1935). Voila un personnage extraordinaire : Arménien, prête,
compositeur et ethnomusicologue .
Il s’appuie en le
magnifiant, sur le folklore local avec maestria et bonheur.
Les « Quatorze pièces en quatuor » tantôt
gaies, tantôt tristes et langoureuses, d’une écriture riche et ornementée nous
transportent dans un autre monde. Il en est de même pour les « Trois
danses bulgares », la 2ème étant une merveilleuse complainte où
le Quatuor Erell donne toute la mesure de sa sensibilité.
Après l’entracte, nous aurons les « Quatre visions
fugitives » de Prokofiev et connaîtrons le jeune Gideon Klein qui mourut
en déportation à 25 ans, avec l’allegro de son trio à cordes. D’un autre
ethnomusicologue plus connu, Zoltan Kodaly, viendront les « Epigrams pour
cor anglais et trio à cordes » pièces sereines et lumineuses.
La soirée se termina par les très, très belles danses
hongroises de Bela Bartok.
Le choix de ce programme nous a rapprochés des racines
profondes de l’Europe de l’Est et ce fut une bonne idée !
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