samedi 15 septembre 2012

Le Quatuor Hermès aux « Classiques du Prieuré »



Le temps était triste et pluvieux, les nuages toujours très noirs mais l’Eglise St Laurent était pleine et le public recueilli.
Joseph Haydn, c’est « l’homme dont les quatuors se répandaient sur le monde comme les oiseaux au printemps ». Le n° 6 de l’opus 20 est impressionnant de difficulté d’exécution. Les jeunes musiciens l’ont donné avec brio, loin de toute austérité. Tour à tour, selon les mouvements, il fut enlevé, romantique, plein de joie de vivre avec des pianissimi touchants de clarté et de délicatesse.
Dès les premières phrases (andante expressivo) du Quatuor n° 3 opus 41 de Robert Schumann les auditeurs sont sous le charme pour ne pas dire envoûtés. L’assai agitato permet ensuite aux musiciens de s’exprimer avec beaucoup de relief. Une atmosphère tourmentée nous amènera vers un adagio douloureux. Le Final, molto vivace s’épanouit dans des rythmes et des sonorités étonnants.
L’entracte nous laisse admirer dans le chœur de l’église le remarquable ensemble de sculptures polychromes, haut-relief du XIIIème siècle. Bien qu’un peu délavés ces personnages figés semblent attendre le retour de nos artistes qui nous présentent maintenant le Quatuor en sol mineur de Claude Debussy. Il y a là une grande originalité harmonique qui pourrait dérouter dans le premier mouvement, le temps aussi de s’habituer à l’acoustique des lieux ! Ce quatuor fut créé par Eugène Ysaye et met en lumière l’incomparable sonorité des instruments (une mention pour l’alto solo). Tous les passages lents sont sublimes, servis par une perfection technique, une expressivité émouvante et raffinée.
Le Quatuor Hermès vient d’obtenir le premier prix du Concours International de Genève. Le public du Bourget-du-Lac a pu mesurer sa grande puissance, son large éventail de nuances et les mille facettes de son talent.

                                                                                    Mado Venet


Prochain concert : vendredi 31 mai, à 21h00, les Classiques accueillent au Cloître du Prieuré le Quatuor Hermès. Omer Bouchez, Elise Liu, violons, Yung-Hsin Chang, alto et Anthony Kondo, violoncelle interprètent le Quatuor op 20 n° 6 en la majeur de J’ Haydn, le Quatuor op 41 n° 3 de R. Schumann et le Quatuor en sol mineur de C. Debussy.

Billetterie O.T du Bourget-du-Lac 04 79 25 01 99 et de Chambéry.04 79 33 42 47.
 Sur place le soir du concert.

Le Quintette K aux Classiques




Dans le cadre des Classiques du Prieuré, l’ Association Un Soir à l’ Opéra présentait son deuxième concert de l’été, le 17 août, au Cloître du Bourget-du-lac.
Comme à l’accoutumée ce fut la fête de la jeunesse et du talent. Le Quintette à Vent K, titulaire déjà de nombreux prix est né en 2006 au Conservatoire National de Lyon. Ses membres ont tous commencé une carrière internationale de soliste dans différents orchestres en menant de front un travail en formation réduite.
D’emblée, le public a pu constater leur parfaite cohésion en écoutant les Danses hongroises du XVIIème siècle reprises par le compositeur contemporain Feren Farkas. Esprit joyeux où chaque artiste a pu mettre en valeur son instrument. Vint ensuite une transcription par D. Walter  du merveilleux Quatuor Américain op. 96 d’Anton Dvoraj.
Ce fut un moment éblouissant où tous les thèmes très connus de cette œuvre, qu’ils soient inspirés de la Bohème ou du folklore américain s’expriment de façon limpide. On pourrait en oublier la masse sonore de l’orchestre à laquelle nos oreilles sont habituées.
Les dix coups, répétés, de la cloche de l’Eglise Saint Laurent sonnent la fin de l’entracte.
Oserons-nous dire que c’était réglé comme du papier à musique ? Non, bien sûr ! La règle, c’était plutôt la connivence entre nos musiciens pour l’interprétation des Trois Pièces Brèves de Jacques Ibert. C’est lui qui créa l’Ecole Française des Vents. Ces pièces respirent la légèreté et le divertissement.
Changeons de climat : que dire du Quintette en forme de choros ? C’est une musique brésilienne populaire jouée le soir entre amis. Villa Lobos est passé maître dans ces petites pièces dérangeantes mais néanmoins pleines de vivacité. Qu’on se rassure, ce n’est pas de la musique sauvage !
Le programme se poursuivait avec l’Opus number Zoo de Luciano Bério, contes pour enfants : il s’agit d’animaux dans une narration débridée alliant le parlando à une musique descriptive mise en scène de façon ludique. Imaginez un renard qui invite une poule à danser ; elle lui sourit et ne voit pas que la nuit va arriver … Présentation très réussie qui a bien amusé l’assistance.
Fin de soirée avec des extraits très appréciés de Carmen de Bizet.

Nous souhaitons longue vie à cette formation talentueuse dont la présence scénique teintée d’humour ne fait que renforcer l’expressivité.

                                                                                

Mado VENET