dimanche 20 avril 2014

Les Grandes Voix de Demain au Théâtre du Casino Grand Cercle



Dimanche 6 avril, « Un Soir à l’Opéra » présentait comme chaque année, son concert « les Grandes Voix de Demain » au théâtre du Casino d’Aix-les-Bains ».

Un programme très bien choisi, mélodies françaises en première partie, soulignons au passage la parfaite diction des interprètes et des airs d’opéras en 2ème partie.

Une présence scénique incontestable des trois musiciens : la très gracieuse soprano Olivia Doray, le ténor, jeune homme à la superbe voix et la très subtile et nuancée pianiste finlandaise Nina Uhari dont nous avions gardé un souvenir touchant à Chambéry.

Une petite mise en scène est suffisante pour souligner l’expression dramatique et émouvante d’Ophélie « sa main depuis hier… » d’Hamlet d’Ambroise Thomas. Le bonheur arrive avec Gounod et Roméo et Juliette « Non je ne veux pas écouter » dit Juliette perchée dans la loge des premières galeries… « Je veux vivre » et Roméo, implorant et convaincant chante « vous l’avez pris, rendez-le moi ».

Viendront ensuite Rossini, Verdi et le duo de l’ Elixir d’Amour de Donizetti où le ténor paraît angoissé mais déterminé avec son bouquet de roses (authentiques) dans les mains. « Morir per me » répond sa partenaire.

Quand Artavazd Sargsyan dit « Elle est à moi », l’air de Daniel dans le Chalet d’Adolphe Adam, cela est tout à fait incontestable !

Quelques baisers sonores que le piano met bien en valeur nous amusent dans la bouche d’Olivia Doray en direction du public. Elle est heureuse de chanter Offenbach dans Orphée aux Enfers et da ns le duo de la Belle Hélène avec Pâris : « suis-je aussi belle ? » cet amour n’est qu’un rêve…

Le public a beaucoup aimé les deux pièces d’Ottorino Respighi, une couleur plus moderne et éclatante pour clore cette soirée chaleureuse où dominaient charme, maîtrise et beauté.


                                                                             Mado Venet

vendredi 4 avril 2014

Juliana Laska et Nima Sarkechik en récital Théâtre Charles Dullin samedi 29 mars 2014


« Aimez-vous Brahms ? » Question célèbre qu’on ne nous posera pas ce soir !

Le concert au Théâtre Charles Dullin présenté par « Un Soir à l’Opéra » dans le cadre des Impromptus de Malraux, débute par une déclinaison de quatre allegros : vivace, affettuoso, passionato et molto de la Sonate n° 2 en la majeur opus 99. Il y avait beaucoup d’émotions variées : celles de Nima Sarkechik qui fut très convaincant dans ce parcours à deux avec Juliana Laska toujours sublime.
On s’arrête de respirer au début du deuxième mouvement. Il débute par des « pizz » tout en douceur qui happent l’auditeur malgré lui. La passion arrivera dans le troisième mouvement mais avec beaucoup de légèreté, voire de tendresse. La tourmente sera pour le quatrième allegro : molto.
Quant à Fazil Say, jeune compositeur d’une quarantaine d’années, on peut dire que le public chambérien, ce soir à Dullin, l’a découvert et beaucoup apprécié. C’est un créateur militant et courageux, car tout n’est pas simple en Turquie pour les poètes et les artistes ! Notre duo Laska, Sarkechik a joué pour la première fois en France la Sonate « Quatre Villes » op 41. Ces quatre villes sont les suivantes :
SIVAS, enTurquie, ancien archevêché de rite arménien. Un éclairage inattendu et très heureux …
HOPA, (la danse de la mer morte) pourquoi est-elle si fascinante ?
ANKARA, une vraie mégalopole nous submerge. Le martèlement, de temps à autre, des cordes neutralisées du piano résonne étrangement et crée une inquiétude cachée mais passagère pour ensuite déboucher sur une confiance retrouvée.
BODRUN, presto brillantissime : nos deux interprètes nous l’ont annoncé comme un reflet du Saint-Tropez turc au bord de la mer. Une lumière « jazzy » communicante, le bonheur à portée de main…


Quelle agréable soirée. Espérons que les clés de la Ville de Chambéry pourront être de nouveau données à Juliana Laska et à Nima Sarkechik, avec un nouveau Fazil Say peut-être …

Mado Venet, critique musicale