mercredi 3 septembre 2014

Le billet de Mado Venet: Le Trio à cordes au Cloître du Prieuré (récital du 23 août)


Dans le cadre des « Classiques du Prieuré » au Bourget-du-Lac, nous découvrons ce soir, un nouveau Trio à Cordes, composé de Louise SALMONA, violon, de Léa HENNINO, alto et de François ROBIN, violoncelle. Ils sont issus des C.N.S.M. de Lyon et de Paris.

Leur parfaite maîtrise de leur instrument leur a permis de mettre sur pied en huit jours seulement et en accord avec Paul RIVOIRE, Président de l’Association « Un Soir à l’Opéra » un programme exceptionnel alliant le classique à la musique du XXème siècle.

D’abord le trio de SCHUBERT, op. 99 D 471 tout en nuance et ravissement. Puis celui de BEETHOVEN en do mineur, vraiment « con spirito » avec un éblouissant Allegro et un Finale qui dégage une grande énergie.
Après l’ entr’acte, fut jouée la très belle sonate de RAVEL pour violon et violoncelle qui fut si mal comprise à sa création dans les années 1920. C’est une écriture très riche où l’on trouve quelquefois des évocations de mélodies populaires. Le 2ème mouvement est très vif avec ses pizzicati conduisant vers un mouvement lent bouleversant. La fin est vive et avec entrain comme indiqué sur la partition.
Grâce au talent de nos trois artistes, le public a fait connaissance avec Jean CRAS. Cet officier de marine est né à Brest, dans une famille de musiciens. Il est le contemporain de RAVEL et l’ami très cher de Henri DUPARC. Il fut surnommé le Pierre LOTI de la musique (peut-être aussi à cause de son inspiration exotique parfois. Rappelons qu’il est l’auteur de l’Opéra Polyphème). Le trio donné ce soir date des années 1920. C’est une pièce fascinante qui fut magnifiée par ces jeunes interprètes . On peut souligner au passage le très beau solo de l’alto en dialogue avec les pizz du violon et du violoncelle.

C’était magistral et on se prend à rêver de les retrouver l’an prochain dans cette formation.
Très belle soirée…
  

                                                                Mado Venet



mardi 26 août 2014

Les Classiques du Prieuré Lorenzo Soulès en clôture du festival


Le pianiste Lorenzo Soulès, Ier prix du Concours International de Genève 2012, clôture les Classiques ce vendredi 29 août dans le célèbre Cloître du Prieuré.
Lorenzo Soulès est né à Lyon où il débute le piano à l’âge de 3 ans avec sa mère. A 8 ans, il entre au CNR de Paris dont il sortira 5 ans plus tard après avoir obtenu tous les prix à 13 ans donc… Lorenzo choisit comme professeur Pierre Laurent Aimard qu’il entend lors d’un récital à Paris, il le suit à Cologne, il fait aussi des allers retours vers Barcelone pour étudier l’intégrale d’Ibéria avec la grande Alicia de Larrocha.
C’est ce jeune prodige de 22 ans que nous entendrons ce vendredi 29 août à 21h au Cloître du Prieuré. Lorenzo a choisi d’offrir à son public le compositeur français Olivier Messiaen, avec, extrait du Catalogue d’oiseaux, la chouette hulotte, l’alouette Lulu, le merle bleu, pièces qu’olivier Messiaen composa dans le pays de la Meije qu’il affectionnait. Puis ce sera Les scènes de la forêt de Robert Schumann pour terminer avec Ibéria, le chef d’œuvre d’Isaac Albeniz.

Au Cloître du Prieuré vendredi 29 août à 21 heures, repli à l’Eglise Saint Laurent en cas de pluie.
Prix des places de 10 à 19€

Billeterie : Office de Tourisme du Bourget du Lac 04 79 25 01 99, de Chambéry 04 79 33 42 47 et sur place le soir du concert.

http://www.lns-music.com/management-artistique/lorenzo-soules/ 


Le billet de Mado Venet: Le Quatuor Erell au Prieuré du Bourget du Lac (samedi 16 août 2014)


D’emblée nous sommes séduits par cette étonnante famille… à la ville comme à la scène !
Le Quatuor Erell, musiciens professionnels de l’Opéra de Paris, fonctionne avec un hautbois (ou cor anglais) et un trio à cordes.(rappelons que le cor anglais n’a rien de spécialement britannique mais désigne l’angle que fait l’embouchure avec le reste de l’instrument).
Ces musiciens travaillent ensemble depuis 9 ans et nous ont emmenés en voyage dans le temps, du XVIIIème siècle à nos jours et dans l’espace : Prague, Hongrie, Bulgarie, Roumanie et Russie.
Avec Druschetzky, né à Prague en 1745, compositeur à la cour de Budapest, nous découvrons un hautbois pétillant et virtuose. Nous écoutons ensuite une valse (op. 54 n° 1) de Dvorak très plaisante et même enchanteresse composée à la fin du XIXème siècle
Le public aime entendre la présentation des œuvres quand elle est faite par les musiciens eux-mêmes comme ce fut le cas pour Komitas (1863-1935). Voila un personnage extraordinaire : Arménien, prête, compositeur et ethnomusicologue .
 Il s’appuie en le magnifiant, sur le folklore local avec maestria et bonheur.
Les « Quatorze pièces en quatuor » tantôt gaies, tantôt tristes et langoureuses, d’une écriture riche et ornementée nous transportent dans un autre monde. Il en est de même pour les « Trois danses bulgares », la 2ème étant une merveilleuse complainte où le Quatuor Erell donne toute la mesure de sa sensibilité.
Après l’entracte, nous aurons les « Quatre visions fugitives » de Prokofiev et connaîtrons le jeune Gideon Klein qui mourut en déportation à 25 ans, avec l’allegro de son trio à cordes. D’un autre ethnomusicologue plus connu, Zoltan Kodaly, viendront les « Epigrams pour cor anglais et trio à cordes » pièces sereines et lumineuses.
La soirée se termina par les très, très belles danses hongroises de Bela Bartok.
Le choix de ce programme nous a rapprochés des racines profondes de l’Europe de l’Est et ce fut une bonne idée !
                                                                               Mado Venet

http://www.quatuorerell.com/

vendredi 2 mai 2014

Classiques du Prieuré: modifications pour les concerts du 22,23 et 29 août

Quelques petites modifications sont à prendre en compte:

Pour les concerts du 22 et 23 août, le trio à cordes est modifié dans sa composition:

Lea Hennino, alto remplace Santa Vizine


François Robin, violoncelle, remplace Honorine Schaeffer



Pour le concert du 29 août, le pianiste Lorenzo Soules interprétera: R Schumann, Isaac Albeniz, O Messiaen


dimanche 20 avril 2014

Les Grandes Voix de Demain au Théâtre du Casino Grand Cercle



Dimanche 6 avril, « Un Soir à l’Opéra » présentait comme chaque année, son concert « les Grandes Voix de Demain » au théâtre du Casino d’Aix-les-Bains ».

Un programme très bien choisi, mélodies françaises en première partie, soulignons au passage la parfaite diction des interprètes et des airs d’opéras en 2ème partie.

Une présence scénique incontestable des trois musiciens : la très gracieuse soprano Olivia Doray, le ténor, jeune homme à la superbe voix et la très subtile et nuancée pianiste finlandaise Nina Uhari dont nous avions gardé un souvenir touchant à Chambéry.

Une petite mise en scène est suffisante pour souligner l’expression dramatique et émouvante d’Ophélie « sa main depuis hier… » d’Hamlet d’Ambroise Thomas. Le bonheur arrive avec Gounod et Roméo et Juliette « Non je ne veux pas écouter » dit Juliette perchée dans la loge des premières galeries… « Je veux vivre » et Roméo, implorant et convaincant chante « vous l’avez pris, rendez-le moi ».

Viendront ensuite Rossini, Verdi et le duo de l’ Elixir d’Amour de Donizetti où le ténor paraît angoissé mais déterminé avec son bouquet de roses (authentiques) dans les mains. « Morir per me » répond sa partenaire.

Quand Artavazd Sargsyan dit « Elle est à moi », l’air de Daniel dans le Chalet d’Adolphe Adam, cela est tout à fait incontestable !

Quelques baisers sonores que le piano met bien en valeur nous amusent dans la bouche d’Olivia Doray en direction du public. Elle est heureuse de chanter Offenbach dans Orphée aux Enfers et da ns le duo de la Belle Hélène avec Pâris : « suis-je aussi belle ? » cet amour n’est qu’un rêve…

Le public a beaucoup aimé les deux pièces d’Ottorino Respighi, une couleur plus moderne et éclatante pour clore cette soirée chaleureuse où dominaient charme, maîtrise et beauté.


                                                                             Mado Venet

vendredi 4 avril 2014

Juliana Laska et Nima Sarkechik en récital Théâtre Charles Dullin samedi 29 mars 2014


« Aimez-vous Brahms ? » Question célèbre qu’on ne nous posera pas ce soir !

Le concert au Théâtre Charles Dullin présenté par « Un Soir à l’Opéra » dans le cadre des Impromptus de Malraux, débute par une déclinaison de quatre allegros : vivace, affettuoso, passionato et molto de la Sonate n° 2 en la majeur opus 99. Il y avait beaucoup d’émotions variées : celles de Nima Sarkechik qui fut très convaincant dans ce parcours à deux avec Juliana Laska toujours sublime.
On s’arrête de respirer au début du deuxième mouvement. Il débute par des « pizz » tout en douceur qui happent l’auditeur malgré lui. La passion arrivera dans le troisième mouvement mais avec beaucoup de légèreté, voire de tendresse. La tourmente sera pour le quatrième allegro : molto.
Quant à Fazil Say, jeune compositeur d’une quarantaine d’années, on peut dire que le public chambérien, ce soir à Dullin, l’a découvert et beaucoup apprécié. C’est un créateur militant et courageux, car tout n’est pas simple en Turquie pour les poètes et les artistes ! Notre duo Laska, Sarkechik a joué pour la première fois en France la Sonate « Quatre Villes » op 41. Ces quatre villes sont les suivantes :
SIVAS, enTurquie, ancien archevêché de rite arménien. Un éclairage inattendu et très heureux …
HOPA, (la danse de la mer morte) pourquoi est-elle si fascinante ?
ANKARA, une vraie mégalopole nous submerge. Le martèlement, de temps à autre, des cordes neutralisées du piano résonne étrangement et crée une inquiétude cachée mais passagère pour ensuite déboucher sur une confiance retrouvée.
BODRUN, presto brillantissime : nos deux interprètes nous l’ont annoncé comme un reflet du Saint-Tropez turc au bord de la mer. Une lumière « jazzy » communicante, le bonheur à portée de main…


Quelle agréable soirée. Espérons que les clés de la Ville de Chambéry pourront être de nouveau données à Juliana Laska et à Nima Sarkechik, avec un nouveau Fazil Say peut-être …

Mado Venet, critique musicale